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D’où viennent nos ruminations? Une perspective évolutionniste

Dans les méandres de l’esprit humain, il existe une tendance bien connue : les ruminations. Que ce soit au milieu de la nuit, pendant une réunion importante, ou même lors de moments de détente, nos pensées peuvent tourner et retourner autour d’un sujet et refuser obstinément de le laisser partir. Alors pourquoi notre cerveau ressasse t-il ce qui va mal? L’approche évolutionniste en psychologie offre un cadre fascinant pour comprendre les comportements et les caractéristiques psychologiques qui ont perduré à travers les âges. Nous pouvons découvrir comment les ruminations ont été façonnées par les pressions de la sélection naturelle du passé et continuent d’influencer nos vies.

Ruminations : un avantage évolutif

Il existe une explication rationnelle sur l’existence des ruminations.  Dans les environnements de nos ancêtres, caractérisés par des menaces constantes et des ressources limitées, la capacité à anticiper les dangers potentiels et à résoudre les problèmes était essentielle pour survivre et assurer sa descendance.  Notre cerveau a été façonné de sorte à favoriser notre survie. Les ruminations pourraient donc avoir émergé comme un mécanisme permettant aux individus de réfléchir de manière approfondie aux défis auxquels ils étaient confrontés, en favorisant la prise de décision et la planification. Cela impliquait donc de pouvoir anticiper et détecter tous les dangers potentiels pour rester en vie : Comment éviter de se faire tuer par des animaux dangereux, de se faire exclure du groupe, de manger des aliments non comestibles… La personne au cerveau vigilant et alerte avait bien plus de chance de survivre dans un monde hostile. Autrement dit, le cerveau a tout à gagner à faire preuve de vigilance et il peut tout à fait tourner en boucle sur un problème car son but à lui n’est pas d’être heureux et insouciant mais de rester en vie! En conséquence, notre cerveau aurait développé ce penchant pour le pessimisme et l’anticipation d’évènements négatifs.

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D'accord, mais ont ne vit plus à l'âge de pierre...

Avec la rumination, le cerveau remplit correctement sa mission d’anticipation et de sauvegarde. Mais maintenant que nous ne sommes plus menacés dans nos sociétés modernes par de dangereux animaux, pourquoi continue t-il de ressasser sur des choses qui n’ont rien à voir avec la survie? Alors que nos ancêtres étaient confrontés à des menaces immédiates, nous sommes souvent confrontés à des sources de stress plus abstraite et chroniques, telles que les pressions professionnelles, les préoccupations financière et les exigences sociales. 

 Même si les conditions et l’environnement a changé, le fonctionnement de notre cerveau reste le même et il considère comme des menaces potentielles les conflits, le fait que vos besoins ne soient pas respectés… Et les informations que l’on entend sur la guerre, l’insécurité, les problématiques écologiques sont également traitées comme des menaces. Pas étonnant que nous soyons en proie aux ruminations. Bien que les ruminations soient un vestige du passé évolutif, elles continuent d’influencer nos vies dans le monde moderne.

Un cerveau jamais à court de pensées

Notre cerveau ne s’arrête jamais vraiment, même lorsqu’on ne fait rien. Nous sommes toujours de façon plus ou moins consciente en train de penser. Et lorsque nous ne sommes pas engagés dans une action, c’est le moment propice pour que nos ruminations prennent place. Et plus nous pensons aux situations préoccupantes, plus les connexions neuronales liées se renforcent. Elles deviennent un chemin de plus en plus rapide et efficace pour penser aux choses qui nous posent problème. Finalement, nos réflexions deviennent rigides et stéréotypées, ce qui n’est pas propice pour trouver des solutions et sortir de la boucle.

Réduire l'influence de nos ruminations

Pour naviguer dans ce paysage mental complexe, il est important de cultiver une conscience de nos pensées récurrentes. En reconnaissant les schémas de ruminations nous pouvons commencer à développer des stratégies pour les atténuer.  Cela peut inclure des pratiques telles que la défusion, la pleine conscience qui nous aident à observer nos pensées sans les juger ni s’y accrocher. Les ruminations sont particulièrement présentes chez les personnes touchées par l’anxiété et la dépression. Consulter un psychologue peut vous aider à y faire face.

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